Happiness

J'aurais pu rester là sur ce canapé, baignant dans l'obscurité hivernale de peur que ma journée ne se résume à me mouvoir pour allumer une lumière. J'aurais pu continuer à chialer comme un gamin piétinné par la solitude regardant tous les autres enfants jouer ensembles et se voyant toujours plus délaissé en voyant leurs rires grandissants. Et pourtant j'avais tout essayé : souligner joliment mes cours de sorte à ce que l'armonie des couleurs me console de ne plus pouvoir dessiner, sourire et rire pour faire comme si ça ne me faisait ni chaud ni froid d'avoir perdu presque tous mes amis parce que je n'ai plus le temps de profiter de la vie et écrire pour émerger du sous-sol de ce cimétière de la science jonché de connaissances que je ne pourrais jamais partager avec personne. Les études de médecine sont un véritable fléau et je suis las d'apprendre des cours que j'oublie sans cesse, de voir mon imagination atrophiée, d'oublier ce que sont l'art et la réflexion, de ne pas pouvoir lire un livre ou regarder un film et de me retrouver seule suite à la perte de toutes les personnes avec qui je pouvais parler. Je me retrouve seule en France, et je me rends compte que mon pays je ne le connais plus, je n'y ai jamais vécu et je ne veux pas y vivre. Tout est horriblement triste à commencer par le froid que je ne supporte plus, la vision de tous ces visages sans sourire en prenant le métro tout les matin, le fait de prendre le métro, rien que le principe de devoir se déplacer sous terre me déprime, l'absence de Soleil, l'absence de dialogue, de chaleur humaine. Je suis seule. Et je me retrouve seule en train d'apprendre des cours que j'oublie et qui ne me serviront jamais, seule en train de pleurer cet après-midi parce que je n'arrive plus à apprendre seule des cours que, de toute façon, dans une semaine j'aurais déjà oubliés. Et il me rend malade ce système, moi qui ai jusqu'à maintenant ai toujours excellé dans les domaines intellectuels, j'ai l'impression de n'être plus qu'une sombre idiote avec une passoire ancrée dans le crâne dans laquelle je mets des cours qui s'empressent de ressortir. Voilà maintenant que j'expérimente toutes sortes de fatigues, la fatigue physique qui m'empêche de me concentrer sur quoi que ce soit, la fatigue morale qui me fait perdre goût à la vie et la fatigue de vivre, de me lever tous les jours pour faire la même chose, pour travailler et pour surement ne rien avoir au bout du compte. J'ai l'impression d'avoir une vie pittoyable qui se résume à travailler comme un monstre et écrire sur un blog ce que j'ai sur le coeur et très probablement pour ne jamais être lue. J'aurais juste aimé pouvoir sourire à nouveau, rire de bon coeur, retrouver tous ceux que j'ai perdu. J'aurais voulu revoir la lumière tout simplement.

Je ne veux pas devenir un cadavre de plus, sur le bord des routes du Paradis, a qui on a arraché le sourire.


Et pour ne pas terminer cet écrit macabre dans la mélancholie absolue, je vous laisse avec mon plus grand succès sur DeviantArt, le Pikachu qui surfait sur le biscuit de Nyan Cat et parce que les Pokémons ça me rappelle toutes ces soirées que je passais à faire buguer les premières versions *paroxysme de la nostalgie*. Voilà.